40 bonne raisons de ne pas avoir d'enfant...
Un livre choc, qui nous vient tout droit de la France, par ailleurs championne de la natalité en Europe, révèle 40 raisons de ne pas se reproduire. Femmes enceintes s'abstenir.
L'auteur n'en est pas à son premier coup de gueule. Avec Bonjour paresse, son manifeste contre le travail, elle a perdu son emploi. Son dernier né, No Kid, pourrait bien lui valoir le reniement de ses deux adolescents.
Pourtant non. Très zen, détachée, elle affirme même qu'ils n'ont toujours pas lu son pamphlet, sorti en librairie en Europe le mois dernier, et sujet de l'heure de l'autre côté de l'océan. «Je comprends très bien que ça ne les intéresse pas. Moi, je ne m'intéresse pas à ce qu'ils lisent non plus. C'est comme si vous demandiez au fils d'un boucher ce qu'il pense de la charcuterie de son père», dit-elle, visiblement blasée par la question.
Selon elle, le fait d'être mère rend son propos d'autant plus légitime. «Je sais de quoi je parle, des enfants, j'en ai; il y a des choses dont seule une mère de famille peut parler, à condition d'avoir le courage de faire son coming out. Si je signais ce livre sans avoir eu d'enfants, tout le monde me soupçonnerait d'être une vieille fille aigrie et envieuse. Là, on va peut-être m'accuser d'être une mère indigne. J'assume», écrit-elle en guise d'introduction.
Pourquoi avoir énuméré ainsi les motifs qui devraient freiner tous les aspirants parents? «Pour trois raisons: parce que je voulais égratigner la vision très carte postale de l'enfant dans laquelle on est submergé, Deuxièmement: je voulais m'amuser. Et troisièmement: je voulais réfléchir à la place de l'enfant, pourquoi il est si important d'en avoir, et ce que la société attend de nous»,
C'est ainsi qu'elle souligne que l'arrivé des enfants signe la fin des loisirs (exit les grasses matinées, le ciné à l'improviste, ou les sorties passé minuit, bonjour le «métro-boulot-marmot»), le «tue le désir» et le «glas du couple». Un enfant coûte cher (gobant 20 à 30% de votre revenu, dit-elle), vous astreint à un horaire marathon, et vous soumet aux pires corvées (de l'Eurodysney à Marineland, en passant par les parcs pour enfants «pouilleux», McDo et Noël).
L'auteure, dotée d'une plume assez incisive merci, en rajoute: mesdames, préparez-vous à vous transformer en «biberon ambulant». Vous rêvez de joyeux soupers en famille? Déchantez. «Le dialogue parents-enfants, c'est le dîner de cons tous les jours.» Vous pouvez aussi oublier aussi les joyeux Noël sous la neige, et vous préparer aux «engueulades sous le sapin».
Si les sorties en famille sont un tel enfer, la corvée des devoirs une torture, et la routine une prison, pourquoi diable a-t-elle eu des enfants? «On a des enfants pour des raisons égoïstes, répond-elle. Cela a été mon cas. Je n'ai pas de parent, ni frère ni soeur. J'ai fait des enfants pour me sentir moins seule.»
Vous vous demandez quel genre de mère une telle cynique peut faire? Comme la plupart des femmes, elle s'est transformée en une vraie "merdeuf", mère de famille dans toute son horreur, «bonne femme scotchée à son devoir», répond-elle. «J'ai pas été à Eurodysney mais j'ai fait Marineland, et j'ai aussi été au zoo, hélas. Pourquoi hélas? Parce que je trouve ça dénué de tout intérêt. Voir une bestiole en cage, c'est le degré zéro de mon intérêt.»
Malgré un ton volontairement provocateur, des exemples archi caricaturaux, bref, une lecture à prendre toujours au deuxième degré («mes soeurs et mes frères d'armes, restons désunis, sceptiques et, si possible, sans descendance»), quelques points méritent d'être médités: «avoir un enfant, c'est un sacré obstacle, conclut l'auteure en entrevue. Il y a beaucoup de trucs à surmonter, des difficultés constantes de garde et d'organisation pour les femmes, car ce sont elles qui font toujours 80% des tâches ménagères en France. C'est très lourd. On dit peut-être pas assez aux jeunes femmes qui n'ont pas d'enfant qu'elles doivent choisir entre la carrière et la famille. On vit dans l'illusion, comme si tout était possible. Mais c'est peu réaliste.»
8 commentaires:
je me souviens d'avoir entendu l'auteure parler de ce bouquin à la TV, il m'avait interpellé ... je n'ai pas d'enfant, je suis pas pressé d'en avoir un jour ou pas !
J'en ai deux, de 14 et 16 ans. J'ai fait mon devoir de femme, finalement, j'aime bien mes enfants, ce sont des gens sympas, mais j'ai quand même hâte qu'ils deviennent autonomes.
La société ne me remerciera pas, mes enfants non plus. Je les ai sans doute faits un peu par instinct, un peu pour réparer les défauts de ma propre éducation. Comme tout le monde.
Faut quand même savoir que faire un enfant, c'est se donner un quart de siècle de corvées en tous genres. Et que se lever la nuit pour donner le biberon, c'est rien à côté de devoir lever tous les jours un ado pour qu'il ne soit pas en retard à l'école...
canicule@je suis mére de famille et ce bouquin m'a bien fait rire j'aime l'humour au sujet de la maternité qui met tout le monde mal à l'aise mais arretons de faire croire que ça ressemble à bisous land ...:-)
ellie@ohhh ne me dit pas le mien n'a que 4 ans mais je me souviens à quel point il était dur de me lever à l'adolecence .....merci ellie :-))))
Je l'avais vu passer chez Ruquier, j'avais adoré son ton, on se demandait toujours s'il fallait le prendre au 2nd degré...
Il m'intéresse ce bouquin, c'est vrai qu'un enfant ça n'apporte pas que des bisous et des calins... J'ai déjà bien du mal à m'attendrir devant un bébé devant ses yeux globuleux et ses veines bleues ;-)
edwoodjr@evidement que c'est du second degré, mais dés qu'on parle d'enfant ,c'est comme s'il fallait masquer la vérité tout le monde s'insurge lorsque l'on avoue qu'un enfant ce n'est pas que merveilleux, une sorte d'hypocrisie collective!!!
ps:il n'empêche qu'on les aime "quand même"
re ps: ça dépend des jours ;-)
C'est un sujet qui est récurrent chez pas mal de jeunes femmes : le droit de ne pas avoir d'enfant.
Je trouve que c'est un droit comme un autre, qui ne me choque pas. Du coup je ne vois pas l'intérêt d'en faire un bouquin. Enfin je veux dire que le lire, ne m'intèrresse pas particulièrement.
J'ai une belle relation avec ma mère & perso ça me choquerait de ne pas savoir ce qu'elle lit... Parce que le lien familial pour moi c'est pas d'avoir la chance de ou d'être fécondé(e), c'est une vraie relation à construire.
La relation avec ses parents n'est pas toujours aisée, elle m'a value des situations très dures. Mais vu le bonheur que j'en tire aujourd'hui au quotidien ... Moi je ne regrette pas d'avoir une maman ;-)
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